Archive for juin 2011

André Hellé, « Images drôlatiques » (Films)

29 juin 2011

‎Le génie de Hellé déroule sous forme de courtes histoires sans parole, des petits films muets destinés aux tous petits pour le plus grand bonheur des grands. Ce livre se situe, dans la bibliographie de Hellé, juste après les illustrations des Fables de la Fontaine, Le Livre des Heures héroïques et douloureuses (1914-1918) et avant la parution de L’arche de Noé (1925) l’un de ses chefs-d’œuvre.

« Films pour les Tout-Petits ». Paris, Librairie Garnier, (1923) 32 p. Cartonnage.‎

Ce livre est une sorte de bande dessinée muette. Si l’humour légèrement surréaliste a sans doute un peu vieilli, et prête plus au sourire qu’au gag visuel imparable, le graphisme reste étonnamment contemporain, et l’utilisation de deux tons directs pour chaque histoire, ajoute un charme indéfinissable à cet ouvrage. Une trentaine de petites saynètes mettent en scène des enfants et le bestiaire habituel d’André Hellé (éléphants, girafes). Le trait de Hellé rappelle les personnages d’Alain St Ogan et annonce, d’une certaine manière, la ligne claire d’Hergé avec quelques années d’avance sur la création de Tintin. On annonce la réédition imminente des Drôles de bêtes chez Mémo, une exposition au centre de l’illustration à Moulins, et cerise sur le gâteau: une exposition au musée de Poissy. De quoi faire voyager les amateurs d’André Hellé!

Nous recommandons une nouvelle fois le site de l’Association des Amis d’André Hellé: http://amisdhelle.blogspot.com/, association loi de 1901 créée par Béatrice Michielsen, Jean Hugues-Malineau, et le libraire Jacques Desse.

Jeux par Marie-Madeleine Franc-Nohain

23 juin 2011

L’été vient d’arriver et les vacances scolaires approchent à grands pas. Si vous ne savez pas comment occuper votre marmaille, (ou selon l’humeur et la région: les gosses, les marmots,les mômes, les petits, les bambins, les chérubins, les merdeux, les minots, les lardons et j’en passe…, nous vous proposons une série d’images de jeux illustrées par Madeleine Franc-Nohain (dont nous complétons notre série d’articles) issues de son album de jeux illustrés. Nous posterons tout l’été, les meilleures planches d’une sélection d’ouvrages des illustrateurs favoris de notre galerie virtuelle (mgap) en attendant l’ouverture d’un lieu parisien consacré à toutes ces images en 2012.

« Jeux » par Marie-Madeleine Franc-Nohain, Editions Mame, 1933.

Le site consacré aux éditions Mame pendant l’entre-deux-guerres, nous renseigne sur l’origine de sa participation avec la maison d’édition tourangelle.

Son agenda personnel à la date du 13 février 1930 : « Visite d’un personnage important de la maison Mame qui me demande des illustrations pour Les Malheurs de Sophie. J’accepte, tout à fait contente. » Par la suite, c’est Auguste Hoppenot (directeur général) qui se rend à son domicile. En février 1932, il lui propose d’illustrer trois albums (Jeux, Contes et images, Rondes et Chansons). La réalisation des dessins à partir de la maquette de l’éditeur est en général très rapide (entre 1 et 2 mois) et se fait en deux étapes : un premier envoi de dessins au trait suivi, après approbation de l’éditeur, d’une mise en couleurs. L’impression succède avec un délai plus ou moins long (de 3 mois à 9 mois).

« Jeu de volants, Marie-Madeleine Franc-Nohain »

« Jeu de sauts, Marie-Madeleine Franc-Nohain »

« Jeux de ronde, Marie-Madeleine Franc-Nohain »

« Jeu de pâtés, Marie-Madeleine Franc-Nohain »

« Jeu de la main chaude, Marie-Madeleine Franc-Nohain »

« Jeu de corde, Marie-Madeleine Franc-Nohain »

« Jeu de colin Maillard, Marie-Madeleine Franc-Nohain »

« Jeu de chat perché, Marie-Madeleine Franc-Nohain »

« Jeu de cerceau, Marie-Madeleine Franc-Nohain »

« Jeu de cache cache, Marie-Madeleine Franc-Nohain »

« Jeu de billes, Marie-Madeleine Franc-Nohain »

« Jeu de ballons, Marie-Madeleine Franc-Nohain »

A noter que sa fille Francine signe les quatrains de cet album paru en 1933.

Encore merci à Jean-Claude Dumoulin pour cette nouvelle série de scanns et son intérêt porté à Marie-Madeleine Franc-Nohain et à notre site.

Marie Madeleine Franc-Nohain

17 juin 2011

Nous avons déjà eu l’occasion de présenter le travail de Madeleine Franc-Nohain. La découverte d’un titre inédit dans notre essai de bibliographie sommaire est l’occasion de revenir sur le travail de celle qui non seulement fut une illustratrice raffinée mais qui affiche un pedigree impressionnant. Elle fût l’épouse du poète Franc-Nohain, mère du regretté comédien Claude Dauphin et du fameux animateur des débuts de la télévision Jean-Nohain dit « Jaboune ».

Ne vous arrêtez pas au titre édifiant de l’ouvrage « Le Bon Dieu chez les Enfants » édité par la librairie Plon en 1936. Oubliez la mièvrerie du sujet pour ceux que les béatitudes laissent sans voix, pour se plonger dans l’atmosphère surannée de ses images totalement intemporelles.

Certaines images pourraient faire penser aux compositions d’un Floc’h ou d’un Juillard. Il ne reste plus qu’à espérer un travail de réédition, et une exposition autour de cette illustratrice d’exception.

« Jeanne avait demandé à cette petite pauvre… »

« Ursule mit dans son panier trois pommes rouges. »

« Poulot était un vieux pauvre… »

« Le jour se regarde dans l’eau parce qu’elle est pure… »

« Ce fût une affaire terrible… »

« Tous deux étaient seuls… »

« quand elle pouvait pleurer à la chapelle… »

« Papa chéri est mort… »

« Venez avec moi… »

« Bientôt les racines de la boule brillèrent dans l’eau… »

Merci à Jean-Claude Dumoulin pour les scanns.

Georges Beuville, « L’Ile au Trésor »

6 juin 2011

Si l’on devait faire la liste des classiques à illustrer tel un rituel de passage pour les grands illustrateurs: « L’ïle au trésor » (1881) de Robert Louis Stevenson figurerait sans doute en bonne place dans le peloton de tête. A ce titre, pourrait s’ajouter le « Don Quichotte » de Cervantes, le  « Pinocchio » de Collodi. « Alice au pays des merveilles »  de Lewis Caroll , le « Gulliver » de Swift et le  » Candide » de Voltaire. Georges Beuville relève le défi avec panache en 1947 et redonne vie à la jambe de bois de Long John Silver et au jeune Jim Hawkins.

Couverture « L’Ile au Trésor » par R.-L. Stevenson. Illustrations de Beuville, Collection Mazarine, Librairie Gründ à Paris, 1947

Cet ouvrage a été édité pour le compte de la librairie Gründ à Paris (tiré à 1700 exemplaires, gravures en phototypie coloriées à la main). Parmi les grands illustrateurs du chef d’œuvre de Stevenson, on  peut citer l’adaptation en bande dessinée par Hugo Pratt et Milo Milani en 1966 (dont la réédition enrichie, en format à l’italienne est ressortie chez Casterman en 2010) et bien évidemment les illustrations de l’américain Newel Convers Wyeth en 1911, sans doute la principale source d’inspiration pour la plupart de ses suiveurs. La version de Beuville ne doit rien à personne est reste sans doute l’une des plus remarquables mise en images, nous mettons en ligne la totalité des hors textes de l’ouvrage, il vous restera à découvrir les belles illustrations en couleur d’ouverture de chapitre et les lettrines et vignettes en noir et blanc qui parsèment l’ouvrage.

 « Le vieux loup de mer à l’Amiral Benbow. »

« Ou chien-noir apparaît et disparaît. »

« La fin de l’aveugle. »

« Ou il est question d’armes et de poudre. »

« Ce que j’entends dans le baril de pommes. »

« Le premier coup. »

« L’homme de l’ile . »

« Suite du récit du docteur. Le dernier voyage du canot. »

« Jim Hawkins reprend son récit: la garnison du fortin. »

« Le voyage du Corcale »

« Israel Hands. »

« La chasse au trésor: Le pont de repère de Flint. »

« … et dernier. »

Achevé d’imprimer

« Les aventures du roi Pausole » illustré par Georges Beuville

1 juin 2011

Les éditions Charette nous annoncent la parution imminente d’un ouvrage sur Beuville. Nous ne pouvons  que nous réjouir de cette initiative, tant une redécouverte de cet illustrateur s’impose. Il faisait l’admiration du grand Franquin, et fut une source d’inspiration inépuisable pour de nombreux dessinateurs, toutes générations confondues. Parmi ses admirateurs, nous ne serons pas étonnés de retrouver Cabu et Bretecher et une nouvelle génération lui voue un culte mérité. L’origine du travail de Christophe Blain, Catherine Meurisse, Voutch et quelques autres talentueux jeunes auteurs de bandes dessinées, est sans doute à chercher du côté d’auteurs comme Georges Beuville ou Gus Bofa qui partageaient d’ailleurs les mêmes initiales.

Editions Albin Michel 1949

Nous avons le plaisir de vous présenter la totalité des planches hors texte réalisées en 1949 pour le compte des éditons Albin Michel. Il n’était pas si courant en cette époque de publier des ouvrages, dont chacune des planches sont coloriés à la main (par le soin de l’atelier Pierre Crampe) et pour un tirage aussi important de 1500 exemplaires. Il y a une vingtaine d’années, les éditions du Dilettante (éditeur de Jacques Perret) rééditèrent « Les collectionneurs » un ouvrage publié à l’origine par un les Laboratoires Dausse et depuis pas grand chose de neuf. Saluons comme il se doit, le travail courageux de défrichage entrepris par de jeunes maisons tel que les Éditions Gargantua et maintenant les Éditions Charrette.

« Comment le Roi Pausole connut pour la première fois les vicissitudes de l’existence. »

« Où l’on présente le Roi Pausole, son harem, son grand-eunuque et le palais du gouvernement. »

« Où Pausole examine des révélations sur une lettre dont l’importance n’échappera point au lecteur. »

« Comment la blanche Aline vint danser un ballet et ce qui s’ensuivit. »

« Comment le miroir des nymphes devint celui des jeunes filles. »

« Où Pausole, ayant secoué la mélancolie de la règle, éprouve les déboires de la fantaisie. »

« Comment le Harem abandonné leva l’étendard de la révolte. »

« Où l’on découvre un crime horrible. »

« Comment les projets de Pausole et les rêves de Diane à la houppe s’accordaient exactement. »

« Comment Philis trouva un mari. »

« Comment Taxis apprit enfin la vérité sur toute l’affaire. »

« Epilogue. »

Nous venons de recevoir le premier tome de l’ouvrage autour de Beuville, publié par les Éditions Charrette. Ce livre très bien réalisé, compile en bichromie dans une élégante maquette les meilleures illustrations d’une dizaine d’ouvrages illustrés par Beuville (dont « Les aventures du Roi Pausole »). Dépéchez-vous, il ne devrait pas y en avoir pour tout le monde, l’ouvrage est déjà annoncé comme épuisé chez l’éditeur.

Un deuxième volume, coécrit par François San Millan et Jean-Michel Blanc, est annoncé pour la fin de l’année. A n’en pas douter, ce sera l’ouvrage de référence qui faisait défaut sur ce grand dessinateur.

Merci à Loïc Dauvilliers et Alain kokor (qui signe la préface). Cet ouvrage, au prix de 18 euros, se trouve chez tous les bons libraires qui auront passé commande chez le diffuseur Makassar.

Signalons l’ouverture d’un blog consacré à Georges Beuville: http://www.georgesbeuville.com/