Archive for janvier 2010

Eric Ravilious

18 janvier 2010

Eric William Ravilious (22 Juillet 1903 à Londres- 2 Septembre 1942) peintre anglais, designer, illustrateur de livres et graveur sur bois.

Ravilious fait ses études à l’Ecole d’Art d’Eastbourne, puis au Royal College of Art où il étudie avec Paul Nash, et où il devient l’ami de Edward Bawden. Il passe la plus grande partie de sa vie à Eastbourne, et commence à travailler en réalisant des peintures murales, avant de s’affirmer en tant qu’artiste en 1924. Dans les années 30, il devient l’un des plus connus artistes de sa génération. Ses aquarelles et ses gravures sur bois étaient très appréciés en Angleterre à cette époque, ainsi que ses dessins pour les céramiques de Wedgwood.

Portrait photographique trouvé sur le site de l’Imperial War Museum,
dont plusieurs pages sont consacrées à la vie et au travail d’Eric Ravilious.

Il se marrie à Eileen Lucy « Tirzah » Garwood (1908-1951) en  1930. Elle fut également une artiste et graveur reconnut. Entre 1930 et 1932 le couple vit à Hammersmith, à Londres, puis en 1932 ils déménagent à Essex où ils habitent avec Edward Bawden. En 1934 ils achètent « Bank House » à Castle Hedingham. Ravilious eu trois enfants: l’écrivain et inventeur John Ravilious, le photoghraphe anglais James Ravilious et Anne Ullmann, éditrice de livres sur le travail de ses parents.

Il était inspiré par les paysages des South Downs, près de Beddingham. Il se rendait souvent à Furlongs, le cottage de Peggy Angus. Il a produit deux gravures sur bois de gentlemen jouant au cricket, qui apparaissent sur les couvertures de chaque édition de « Wisden Cricketer’s Almanach » de 1938 jusqu’à nos jours. Il fût un artiste de Guerre officiel  durant la seconde Guerre Mondiale et reçut une commande en tant que Capitaine dans les Royal Marines. Il fût tué en 1943, à l’âge de 39, alors qu’il accompagnait une mission de sauvetage de la Royal Air Force au large de l’Islande.

Sous-marin en cale sèche, 1940, crayon, aquarelle et pastel sur papier, 432 x 571 mm.

RNAS, 1940, aquarelle, 488 x 542 mm.
Il créé des affiches pour le London Transport dans les années 30.
Greenwich Observatory (1937), fut rejetée.

Bien que longtemps oublié, une rétrospective majeur de son oeuvre eu lieu en 2004 à l’Imperial War Museum. En réponse au succès de cette exposition, intitulée: « Eric Ravilius, Imagined Realities » (23 Octobre 2003 – 25 janvier 2004) une exposition en ligne a été mise à disposition sur le site de l’Imperial War Museum, pour mettre en lumière certaines étapes de sa carrière jusqu’à ses derniers jours en tant qu’Artiste de Guerre Officiel durant la Seconde Guerre Mondiale. Le catalogue de l’exposition « Eric Ravilious Imagined Realities » par Alan Powers, a été publié par l’Imperial War Museum & Philip Wilson Publishers.

Visitez également la page de ressources documentaires consacré à Eric Ravilious, mise en ligne par son petit-fils Ben Ravilious: http://www.ericravilious.co.uk/

Les tirages originales de Ravilious sont difficiles à trouver. Quelques lithographies originales du livre « High Street » (Curwen Press, 1938) sont parfois trouvables. Cette magnifique série comprend 24 vues de boutiques de High Streets de l’époque. Aucune de ses lithos originales n’est signées. La série complète est visible ici.


Une édition de tous ses bois gravés, date de 1972, et fût également publié par Curwen Press, contient reproductions photolithographiques des tirages originaux. Les blocs de bois ont preque tous été détruits et le peu qu’il reste sont considérés comme trop fragile pour être réimprimés.

Ravilious a gravé plus de 400 illustrations et a dessiné environ 40 projets en litho pour des livres et autres publications durant sa vie.

Voici un blog récent, réunissant Ravilious et Bawden: http://bawdenandravilious.blogspot.com/

Leslie Wood

11 janvier 2010

Leslie Wood, né le 26 février 1920 à Stockport, artiste et illustrateur anglais. Vit à  Poynton, Cheshire. Il étudie au College of Art and Design de Manchester et gagne une bourse d’études pour voyager. Mais la Deuxième Guerre Mondiale débute, et il doit se limiter à aller à Londres.

Portrait de Leslie Wood
trouvée sur la page consacré à l’illustrateur
sur le site de Diana Ross http://www.diana-ross.co.uk/wood.htm

En 1943, Wood montre son travail à « Faber and Faber », qui lui passe tout de suite la commande d’illustrations pour le second titre de la série « The Little Red Engine »: « The Story of the little red engine » de Diana Ross. (Le premier titre « The Little red engine gets a name », 1942, fut illustré par Lewitt Him. Par la suite, Wood réalisera tous les autres titres de la série.

Avec ce livre, il rencontre immédiatement le succès. Il illustrera par la suite beaucoup d’autres livres pour enfants, dont la couverture du premier de la série des quatorze ititres de « Chris Godrey UNEXA » de Hugh Walter.

Un autre titre rencontra le succès: « Whoo Whoo the Wind Blew » (Faber and Faber), imprimé par The Baynard Press in London.

Vous pouvez trouver d’autres informations sur le site de Diana Ross: http://www.diana-ross.co.uk/, ainsi que sur le site http://www.fulltable.com où vous pourrez notamment découvrir les illustrations de Wood pour « Les Aventures du Baron de Munchausen.

Livres écrits par Diana Ross et illustrés par Leslie Wood

– The Story of the Little Red Engine (1945)
– Whoo Whoo the Wind Blew (1946)
– The Little Red Engine goes to Market (1946)
– Ebenezer the Big Balloon (1952)
– The Little Red Engine goes to Town (1952)
– Little Red Engine and the Rocket (1956)
– The Little Red Engine Goes Home (1958)
– The Little Red Engine goes Travelling (1960)
– The Little Red Engine Goes to be Mended (1966)
– The Little Red Engine and the Taddlecombe Outing (1968)
– The Little Red Engine goes Carolling (1971)
– I love my Love with an A : Where is He? (1972)

En 1999, les Editions André Deutsch réédite trois titres de la série: « The Story of the Little Red Engine », « The Little Red Engine goes to Town » et « The Little Red Engine and the Rocket ».

Si vous voulez en savoir plus sur André Deutsch, faites un tour sur ce blog http://deightondossier.blogspot.com qui parle des archives d’André Deutsch. Rappelons que cet éditeur a publié deux magnifiques livres d’André François: “Double Bedside Book”, 1952, et “The Half-Naked Knight” en 1958.

Couvertures de Punch réalisé par Leslie Wood, vues sur le site http://pawqualitycomics.blogspot.com,

Leslie Wood a également réalisé des illustrations pour des magazines, notamment pour Punch, ainsi que pour des publications publicitaires pour Shell, Shellman, et BP. Pour découvrir cet aspect de son travail, faites un saut sur le blog de Jim Medway http://pawqualitycomics.blogspot.com, où l’on peut découvrir les archives de l’illustrateur et des images de son travail en grand nombre.

Nathalie Parain

4 janvier 2010

Nathalie Parain (Natalia – Natacha Tchelpanova) (née en 1897 à Kiev, et décédée en 1958) est une dessinatrice d’origine russe, fille du Professeur Tchelpanov.

D’abord formée par Piotr Kontchalovsky à l’Institut Stroganov, Nathalie Parain intègre ensuite les Vkhutemas (Ateliers d’État) de Moscou, dans l’atelier de Kontchalovski, et faisait alors partie de l’avant-garde constructiviste d’URSS.

Nathalie Parain, photographie tiré du catalogue de vente:
« Nathalie Parain – Etude Beaussant Lefèvre » (Drouot – Avril 2008)

Ayant épousé en 1926 l’écrivain et essayiste Brice Parain, responsable du secrétariat de Gaston Gallimard et attaché culturel de l’Ambassade de France, elle quitte l’URSS et arrive à Paris en 1928. Elle fréquente alors les milieux d’artistes et d’intellectuels émigrés russes, parmi lesquels Alexandra Exter, qui vit non loin d’elle à Fontenay, ou encore le couple Nathalie Gontcharova et Michel Larionov.

Sa carrière d’illustratrice débute en 1930, avec la parution chez Gallimard de l’album « Mon Chat », merveilleux exemple de l’esthétique constructiviste appliquée au livre pour enfant. Grâce à cette parution (texte d’André Beucler) en 1930, elle devient, à la demande de Paul Faucher, l’une des principales illustratrices de la collection du Père Castor (Flammarion) et aussi des œuvres de Marcel Aymé.

Couverture du catalogue de la vente
« Nathalie Parain – Gouaches, dessins, collages et estampes, livres et maquettes »
Etude Beaussant Lefèvre », Expert: Alain Nicolas (Drouot – 2 Avril 2008).
Ce catalogue contient une biographie exhaustive et de nombreux visuels inédits de l’œuvre de Parain.

Elle aida plusieurs artistes émigrés d’URSS à travailler pour des éditeurs français, et reste résolument tournée vers ses origines : l’esprit soviétique se lit dans sa démarche d’éducation artistique, qui invite les enfants à la réflexion à travers des jeux d’assemblages créatifs. Sur le plan stylistique, la géométrisation des formes, la mise en volume cubiste, le travail en aplat, les jeux de découpages/collages découlent directement de l’avant-garde russe, et en particulier de Malevitch.

Nathalie Parain crée également des œuvres plus intimes, des paysages et des scènes de la vie quotidienne, où transparait son admiration pour Jean Hugo. C’est dans cet esprit très poétique qu’elle réalise à partir de 1936 les gouaches illustrant les Comtes du Chat perché de Marcel Aymé, qui lui écrit en 1940: « Je n’écris plus un Comte (…) sans penser à vos dessins, si bien que vous êtes maintenant responsable du texte et des illustrations ». Celles-ci installeront définitivement sa renommée et lui vaudront en 1944, le Prix de l’Académie des Beaux Arts.

En 2008, la galerie Marie Watteau présente une exposition monographique consacrée à l’artiste. N’hésitez pas à consulter le lien de la Galerie Marie Watteau, qui permet de découvrir un ensemble d’œuvres très varié.

En avril 2008, les Commissaires-Priseurs Beaussant Lefèvre, organisaient une vente « Nathalie Parain » (voir la couverture du catalogue ci-dessus). Vous pouvez consulter les oeuvres présentées à la vente de manière détaillée sur le site http://beaussant-lefevre.com.

Plusieurs de ses ouvrages viennent d’être magnifiquement réédités en fac-similé aux Éditions MeMo : « Mon chat » (André Beucler, 1930, Gallimard), réedition, Nantes, 2006, collection les Trois ourses, que l’on peut feuilleter sur le site de la BNF, cliquez ici pour un accès direct; et « Châtaigne » (Anton Tchekhov, 1930, Gallimard NRF), réedition, Nantes, 2009.

En 2008, plusieurs livres de Nathalie Parain ont été présentés lors de l’exposition « Babar, Harry Potter, & Cie, Livres d’hier et d’aujourd’hui » de la Bibliothèque Nationale de France.

Ronds et carrés de Nathalie Parain. « Ronds, carrés, triangles, cylindres, etc., toutes les formes sont représentées dans une simplification et une géométrisation poussées à l’extrême, dont le dépouillement confine au spectaculaire. L’espace pictural de Nathalie Parain est donc renouvelé par une grammaire des formes simplifiée et par l’emploi de deux couleurs, le rouge et le noir, ainsi que par l’utilisation d’un pointillé noir sur fond blanc (seule la page de couverture est sur fond bleu). Cet album est avant toute chose un album-jeu pour les enfants, comme nous le rappelle la préface signée par le Père Castor : « Voilà un jeu bien amusant. Votre vieux Père Castor va vous l’expliquer, mais allez d’abord chercher vos ciseaux. » L’enfant est invité à découper une page rouge et une page noire, afin d’obtenir toutes sortes de formes, à ranger « par couleurs, en trois tas, ou mieux, dans trois petites boîtes ». Le jeu consiste à recouvrir les sujets proposés (le port, les outils du jardinier, etc.), puis à les VIDEduire l’album devant les yeux et, enfin, de mémoire, l’album refermé. « Le premier qui achève, sans faute, l’image choisie gagne la partie. » Mais le plus important aux yeux du Père Castor, c’est « surtout d’inventer toutes sortes de choses qui ne sont pas dans l’album, alors, mais alors seulement, vous me direz si mon jeu est amusant ». » Corinne Gibello-Bernette, chargée de collections au département Littérature et art, BnF.

Baba Yaga, texte de Teff, illustré par Nathalie Parain, Paris, YMCA Press, 1932. « En 1932 paraissent deux éditions parallèles de l’adaptation du conte traditionnel de Baba Yaga, avec les dessins de Nathalie Parain. La version publiée par le Père Castor est en français, celle de l’éditeur américain YMCA Press est en russe. Parain joue d’un nombre de couleurs très limité, s’appuyant sur des dessins perdus sur le fond blanc de la page, à la fois figuratifs et géométriques. Outre le chat lui-même, certains éléments se retrouvent dans l’album Mon chat, les plans verticaux sans profondeur, par exemple. La figure fantastique de la Baba Yaga déchaînée est ainsi l’occasion d’une mise en page spectaculaire, seule de l’album à bénéficier d’un fond, et d’autant plus impressionnante : la poussière tourbillonne, la sorcière vient comme un ouragan. » Olivier Piffault, conservateur au Centre national de la littérature pour la jeunesse -La Joie par les livres, BnF

Je fais mes masques de Nathalie Parain. Paris, Flammarion, « Albums du Père Castor », 1931. »Couverture et 16 lithographies en couleurs, en feuilles retenues par une ficelle. Ce premier album issu de la collaboration entre Paul Faucher et Nathalie Parain est publié en 1931. Ce livre d’activité offre à l’enfant la possibilité d’être le propre créateur de son jeu en découpant, pliant, collant, et coloriant au besoin, des masques, selon des indications qui figurent dans les pages introductives. Déployé sur une double page de format in-folio, chaque masque est VIDEduit en petit sur la feuille de gauche pour guider l’enfant dans sa réalisation. Ce dernier peut choisir de se « transformer en Hindou, en Japonaise, en Normande, en Arabe, en paysanne russe, en Nègre, en Peau-Rouge, en Esquimau ». Chaque masque est numéroté et renvoie à sa situation géographique sur un planisphère, permettant ainsi au petit Français d’être un « Enfant de la Terre » (nom de la série lancée après 1948 dans les « Albums du Père Castor »). Sensible également à cette vision humaniste de l’enfance, Nathalie Parain conçoit la page de couverture comme un manifeste. Un garçon et une fille tiennent chacun un masque : les quatre « visages » forment ainsi une diagonale Est (Japon) – Ouest (continent africain), symbolisant les peuples de la planète. » Corinne Gibello-Bernette, chargée de collections au département Littérature et art, BnF

Bibliographie détaillée:

Les Albums du Père Castor (Flammarion) :
Je fais mes masques (1931)
Je découpe (1931)
Ribambelles (1932)
Ronds et Carrés (1932)
Crayons et ciseaux (1932)
Baba Yaga (Rose Celli – 1932)
Album magique (1932)
Les jeux en images (1933)
Masques de la jungle (1933)
Allons vite (1933)
Frigoulet (1933)
Bonjour bonsoir (1934)
Faites votre marché (1935)
Jeux des cris et des bruits (1939)
Le beau chardon d’Ali Boron (May d’Alençon, 1940)
Loto en images (1940)
Noix de Coco et son ami (Marie Colmont, 1940)

Les Contes du Chat perché, de Marcel Aymé (Gallimard) :
Les Boeufs (1934)
Le Loup (1934)
Le Chien (1934)
Le Canard et la Panthère (1937)
L’Ane et le Cheval (1937)
Le Cerf et le Chien (1938)
Le Paon (1938)
Les Cygnes (1939)
Le Mouton (1940)
Les boîtes de peinture (1941)
Les Vaches (1942)
La Buse et le Cochon (1943)
La Patte du Chat (1944)
Le Problème (1946)
Les Chiens (1948)

Éditeurs divers :
Mon chat (André Beucler, Gallimard, 1930)
Frigoulet au pays des chiffres (Jean-François Primo, Excelsior, 1933)
Châtaigne (Anton Tckekhov, Gallimard, 1934)
Histoires vraies (Léon Tolstoï, Gallimard , 1936)
Les Fables de la Fontaine (Jean de La Fontaine, La Bonne Compagnie, 1946)
La Messe du peuple, pières et chants (Adelin Van Erck, Les Editions Nouvelles, 1946)
Cinq prières dans la cathédrale de Chartres (Charles Péguy, Gallimard , 1947)
Sainte Geneviève, Dix poèmes ( Charles Péguy, Gallimard ,1951)
Jeanne d’Arc,Cinq poèmes (Charles Péguy, Gallimard ,1952)
Mon jardin en liberté, Lectures pour le Cours élémentaire (Maurice Oléon SUDEL, 1953)