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La Manière Française – Robert Bonfils

26 décembre 2012

     Robert Bonfils (1886-1972) a étudié aux Arts décoratifs et aux Beaux-Arts de Paris et a exposé au Salon des Artistes français.
Il a été professeur à l’école Estienne pendant trente deux ans (sous la direction de Sylvain Sauvage dont nous avons parlé récemment) de 1919 à 1951. Il est à la fois peintre, décorateur (textiles, reliures) graveur, affichiste et illustrateur de mode.


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Parmi ses réalisations passées à la postérité, on lui doit la célèbre affiche pour l’Exposition des arts décoratifs et industriels de 1925, ainsi que l’édition de tapis réalisés par la manufacture nationale des Gobelins dont « Le salon de la guerre » exposé à Aubusson en 2012.

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Ses plus belles images de l « âge d’or » de la bibliophilie avaient la particularité d’êtres éditées dans des recueils précieux ,coloriés au pochoir aux cotés des meilleurs illustrateurs de mode de son temps, ainsi on peut croiser sa signature dans  » La gazette du bon ton », ainsi que pour « Le goût du jour ». Parmi ses contributions à l’âge d’or de la bibliophile ce port folio sur le thème de la première guerre mondiale donne une image très romancée de la guerre plus proche de l’imagerie d’Epinal que du quotidien épouvantable de la vie des soldats dans les tranchées.

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Ce portfolio édité à 300 exemplaires en 1916 (avec une préface de Léon Descaves) chez Lutétia est une curiosité, et permet d’apprécier son trait distancié, qui n’en reste pas moins unique et qui tranche avec celui de ses « collègues » dessinateurs de  » La Baionnette ».

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LA MOBILISATION.    … Allons, enfants de la patrie, Le jour de gloire est arrivée!  (La Marseillaise).

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L’UNION SACRÉE,     –Elle sera héroïquement défendue (la France) par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l’ennemi l’Union Sacrée, et qui sont aujourd’hui fraternellement assemblés dans une même indignation contre l’agresseur et dans une même foi patriotique.   Raymond Poincaré, 4 Août 1914

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LE PANACHE.      La promotion Saint-Cyr prit une résolution crâne et charmante : c’était de marcher à l’ennemi gantés de blanc et le « casoar » au képi. Le sous-lieutenant Alain de Fayolle entraîna ainsi, sous une pluie d’obus, sa section à l’assaut d’une tranchée allemande et tomba mortellement frappé.  (22 août 1914).

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LA VICTOIRE DE LA MARNE.  « La bataille qui se livre depuis cinq jours s’achève en victoire incontestable. La reprise vigoureuse de l’offensive a déterminé le succès. Tous, officiers  et soldats, vous avez répondu à mon appel. Vous avez mérité de la Patrie. » « JOFFRE ».  (Proclamation du Généralissime, le 12 septembre 1914)

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EN ALSACE.   … Je suis la France, vous êtes l’Alsace ; je vous apporte le baiser de la France.  (Proclamation de Joffre à l’Alsace).

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LES PRISONNIERS.    Un sous-intendant militaire a trouvé sur un blessé allemand une lettre que celui-ci avait reçu de sa femme, contenant cette phrase : « …J’espère que tu n’épargneras ni les femmes ni les enfants. » La lettre à été renvoyée à cette mégère en ajoutant ces mots : « Madame, nous avons trouvé cette lettre dans la poche de votre mari. Il est blessé et soigné humainement » (le Petit Parisien).

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L’ACCUEIL DU PERMISSIONNAIRE.  La décision du Général Joffre d’octroyer, pour la première fois, après 11 mois de guerre, des permissions aux soldats du front a occasionné d’heureuses surprises, des sourires attendris et des larmes de joie.  (Les Journaux, juillet 1915)

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LA RECEPTION DES ZEPPELINS.  …Les pompiers cornaient la prudence, mais les Parisiens, indifférents au danger, se répandaient dans les rues ou montaient sur les toits pour mieux suivre l’évolution du pirate…  (le T…).

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LES MARRAINES.    …Elle est touchante, pendant cette guerre atroce, la sollicitude des femmes françaises pour leur poilu, leur filleul, comme elles l’appellent. Dans la vie confortable qu’elles mènent, elles ne cessent de penser de penser à lui, de le lui dire dans de réconfortantes lettres, lui prouver par l’envoi de précieux colis.  M.B

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SUR  MER.  …on vit alors l’état-major du « Bouvet » debout sur le pont, avant d’être englouti, saluant le drapeau du cri de : « Vive la France!  »  (Patris, journal grec).

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LA VICTOIRE DE CHAMPAGNE.  Soldats de la république,  … Votre élan sera irrésistible. Il vous portera d’un premier effort jusqu’aux batteries de l’adversaire, au delà des lignes fortifiées qu’il vous oppose. Vous ne lui laisserez ni trêve ni repos jusqu’à l’achèvement de la victoire.  Allez-y de plein coeur, pour la délivrance du sol de la patrie, pour le triomphe du droit et de la liberté. (J.Joffre, 23 septembre 1915)

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L’EMPRUNT DE LA DÉFENSE NATIONALE.  « Que se lève cette armée de l’Épargne française ; comme celle qui se bat, elle est l’armée de la France ou plutôt, elle est la France elle-même, saluons-la, Messieurs, c’est elle qui nous aidera à combattre et à vaincre ! »   (Discours de M. Ribot, Ministre des Finances, 12 nov. 1915).

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ADOLPHE PÉGOUD.  « Le 5 février 1915 a attaqué à bonne distance un monoplan et en provoqua la chute. Presque immédiatement après, il put attaquer deux biplans successivement, provoqua la chute du premier et força le second à l’atterrissage.  »  A été tué dans un glorieux combat, le 31 Août 1915.  (Citation à l’ordre du jour de l’armée).

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VERDUN.  … Un capitaine d’artillerie m’a raconté l’histoire suivante sur sa batterie :  » C’était au plus fort de l’assaut et leurs cannons tiraient coups après coups en toute vitesse. Après 7 ou 800 coups, ils étaient si chauds qu’il était impossible de continuer le tir avant que les pièces fussent refroidies. Il n’y avait pas d’eau, excepté dans les bidons des hommes ; les hommes mouraient de faim et de soif ; ils refusaient à boire une seule goutte, réservant toute leur provision d’eau pour refroidir les pièces. »

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LE THÉÂTRE AUX ARMÉES.  Le Théâtre aux armées promène sur tout le front, depuis le 3 février 1916, les chefs-d’oeuvre de l’Arts français. Tour à tour Bizet, Hugo, Vigny, Molière, Regnard, etc., ont été applaudis par les poilus.

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LA CROIX DE GUERRE.   La Croix de Guerre a été instituée par la loi du 8 avril 1915. Elle est la récompense des braves.

   Signalons également les douze illustrations des « Modes et manières d’aujourd’hui » chez l’éditeur Pierre Corrard en 1920 sur un texte de Gérard d’HOUVILLE qui garde une bonne place dans le coeur (ou la bibliothèque) des meilleurs bibliophiles. Ce sixième volume paru en 1920 fait partie d’une série de sept aux cotés de Georges Barbier,Georges Lepape, André Edouard Marty ,Charles Martin et Fernand Siméon. Des artistes du livre dont nous vous reparlerons prochainement par le biais de cette revue mythique, d’une incroyable qualité, et qui proposait tout ce que l’Art Déco possedait de grands noms et de finesse, au moment de l’apogée de leur art.