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Ben Shahn

15 septembre 2009

Ben Shahn est né à Kovno (Lithuanie) en 1898. Enfant, son éducation consiste principalement en l’étude de passages de la Bible. Il copie des textes bibliques, ce qui déterminera son intérêt pour la typographique et la calligraphie tout au long de sa vie. Beaucoup de ses compositions utilisent des mots, des noms ou des citations comme éléments formels.

ben-shahnBen Shahn, 1966. Karsh—Rapho/Photo Researchers

Il a 8 ans lorsque ses parents émigrèrent à Brooklyn, New-York aux Etats-Unis. Adolescent, de 1913 à 1917, il fait son apprentissage de lithographe, métier qu’il exerça pendant les treize années suivantes. De 1919 à 1922, il étudie à l’Université new-yorkaise et est aussi élève de l’Académie nationale de dessin.

myself_when_young« Portrait of myself as a young boy » par Ben Shahn

En 1929, il partage son atelier avec le photographe Walker Evans, ce qui stimule son propre intérêt pour la photographie. Il commence à photographier des gens et des scènes de rues, d’abord à New-York, puis plus tard dans tous le pays. Ses photographies lui servent de base pour ses impressions et de ses peintures.

ARTshahn2Ben Shahn a dessiné cette affiche pour protester contre l’exécution de Bartolomeo Vanzetti et Nicolo Sacco qui ont été électrocutés en 1927.

En 1932-1933, il assiste l’artiste mexicain Diego Riviera pour la réalisation d’une importante série de peintures murales pour le Rockfeller Center à New-York.

Dans le milieu des années 30, Shahn est engagé par la « Works Progress Administration » pour dessiner des peintures murales pour une prison fédérale. Bien que ce projet n’ai jamais abouti, Shahn reçut les années suivantes, plusieurs commandes publiques et privées pour d’autres peintures murales.

En 1925 et 1927, il voyage en Europe.

En 1935, Shahn est recommandé par Walker Evans auprès de la « Farmer Security Administration » (FSA). En tant que membre, il voyage et photographie aux côtés de Walker Evans, de Dorothea Lange et d’autres photographes

Il expose à Londres et New York en 1947.

En 1954, il partage le Pavillon américain de la Biennale de Venise avec l’artiste Willem De Kooning.

Ben Shahn décède en 1969.

ben-shahnLa couverture du « Graphis 62 – Graphis Annual ’55/56 » a été spécialement créée pour le magazine, lequel comporte un article sur l’illustrateur écrit par Léo Lionni, célèbre illustrateur jeunesse (Le petit bleu et le petit jaune) et directeur artistique de la revue « Fortune ».

« L’oeuvre graphique de Ben Shahn touche certains problèmes fondamentaux, tant éthiques que culturels, longtemps bannis de l’univers publicitaire comme de la multitude des romans illustrés publiés en série. A la banalité d’une mentalité de masse nourrie de sourires et de gestes stéréotypés, Ben Shahn oppose la force de sa vision personnelle et l’ardeur de son sens de l’humain. Tout comme il oppose également aux plates généralisations de l’art publicitaire, où rien n’est comique, mais malin, où rien n’est beau, mais bien balancé, où rien n’est émouvant, mais mélodramatique, l’intensité de sa conception de la vie et de l’art de peindre. Son amour passionné du monde réel, de l’homme vrai et de l’authentique expression de l’un et de l’autre, fait de Ben Shahn l’un des rares artistes contemporains qui méritent la qualification de « réalistes ». De dessins aussi substantiels et pénétrants, l’on pourrait attendre quelque amertume, si l’on ne sentait dans tous une grande pitié pour la solitude des êtres et une sympathie infinie devant la misère ou la joie et les pauvres plaisirs des humbles. De tels sentiments ne se rencontrent guère, en général, dans le no man’s land de l’illustration professionnelle. Rien d’étonnant, donc, si au milieu de la vide réthorique de nos pages de magazine, un dessin, une peinture de Ben Shahn assument une vigueur, une urgence propre à retenir les yeux les plus blasés et à revivifier les coeurs les plus secs. A la question trop de fois ressassée: « Que peut faire un artiste graphique pour une société industrialisée? » Shahn répond par le témoignage de son oeuvre. Et cette réponse, comme tout ce qui est grand, est simple. » Léo Lionni

ben-shahn-1Ce numéro comporte également des extraits de conférences par l’artiste, publiées sous le titre « Paragraphs on Art by Ben Shahn aux Editions Spiral Press, New York. Graphis avait déjà publié dans son numéro 22 (1948) plusieurs ouvrages de Shahn.