Archive for octobre 2009

Bruno Paul

20 octobre 2009

« Bruno Paul, architecte et décorateur allemand, devint dès 1897 une des têtes d’affiche du Simplicissimus et imposa un style si personnel, si vitriolé en même temps, qu’on peut le considérer comme l’inspirateur de toute une école de satiristes, notamment George Grosz dont la renommée a dépassé de loin celle de Bruno Paul. Mais celui-ci fut le premier en Allemagne à s’évader des charmes de l’Art nouveau pour se laisser tenter par les féroces déformations de l’expressionnisme. (…) »

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Portrait de Bruno Paul

« (…) Il versa dans l’enseignement du dessin en 1907, se fit oublier discrètement dès l’avènement du nazisme, fut remis à l’honneur à la fin de la guerre et mourut presque centenaire à Berlin. Autant dire qu’il eut bien de la chance. A voir ce qu’il dessinait au tournant du siècle, on ne lui aurait guère donné beaucoup de chances de passer à travers les pièges du temps. » Jacques Sternberg, « Dictionnaire des idées revues », Editions Denoël, 1985.

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Autoportrait de Bruno Paul (c. 1900)

Bruno Paul (1874-1968), architecte, dessinateur de meubles et illustrateur, commence sa formation artistique en 1886 à la Kunstgewerbeschule de Dresde. En 1892, il déménage à Munich pour finir ses études à la Munich Art Academy. En 1897, il co-fonde le « Munich Vereinigte Werkstätten für Kunst im Handwerk », avec Bernhard Pankok, Hermann Obrist, et Richard Riemerschmid. Les dessins de meubles de Bruno Paul révèle clairement l’influence de Henry van de Velde, avec ses objets en métal basés sur des formes géométriques simples.

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Illustration de Bruno Paul pour « Simplicissimus »

Dès février 1897, il réalise fréquemment des dessins satiriques et des dessins d’humour pour le magazine « Simplicissimus », fondé par l’éditeur Albert Langen et le peintre Thomas Theodor Heine à Munich en 1896 sur le modèle du journal français « Gil Blas illustré ». « Simplicissimus » devient semainier et de plus en plus satirique. Les dessins de Bruno Paul deviennent de plus en plus mordants. En 1906, il aura réalisé environ 500 dessins.

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Illustration de Bruno Paul pour « Simplicissimus »

En 1905, il a aussi dessiné plusieurs intérieurs pour des expositions ainsi que la salle d’attente de la Gare Centrale de Nuremberg. Le langage formel de Bruno Paul est moins fleuri que celui de Bernhard Pankok ou Hermann Obrist.

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Illustration de Bruno Paul pour « Simplicissimus »

En 1906 Bruno Paul est nommé chef du Kunstgewerbeschule à Berlin. Sa première commande fut de dessiner la « Haus Westend » de Berlin en 1907-08, suivi par d’autres commandes architecturales. En 1907 Bruno Paul co-fonde le Deutscher Werkbund. A l’exposition « Werkbundde » de 1914  à Cologne, Bruno Paul est représenté avec trois immeubles : le « Gelbes Haus », le « Weinhaus », et le « Beer Hall ». En 1924 Bruno Paul devient directeur du « Vereinigte Staatsschulen für freie und angewandte Kunst » de Berlin.

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Illustration de Bruno Paul pour « Simplicissimus »

Dans les années qui suivirent, Bruno Paul achève sa reconnaissance internationale, notamment en dessinant le magasin Macy’s de New York (1925). Comme pour bien d’autres artistes, l’année 1933 marque un sinistre rupture dans sa carrière. Défait de tous ses postes officiels par les Nazis, il tente néanmoins de continuer à travailler en free-lance comme architecte et designer.

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Illustration de Bruno Paul

Quelques sites à visiter:

http://www.bruno-paul.de/

http://www.simplicissimus.info/index.html

http://www.musee-orsay.fr

Auguste Roubille

8 octobre 2009

Auguste Roubille (1872 – 1955), illustrateur français. Collaborateur régulier du « Cri de Paris », « Le Rire », « La Baïonnette », « Fantasio », le « Canard Sauvage ».

Il travaille également avec « L’Assiette au Beurre » pour lequel il réalise une dizaine de numéros thématiques dont: – « Villégiatures », numéro 179, 25 juillet 1901 – « Pensées d’un ventru » (16 illustrations en couleur), numéro 199, 1905 – « Bêtes féroces », numéro 234, 1905 – « Prédictions pour 1906 », numéro 251, 1906 – « L’Printemps », numéro 215, 1905.

Il réalise des illustrations pour de nombreux ouvrages dont: « Histoires Naturelles, de Jules Renard, avec des lithographies en couleurs, aux Editions d’Art Manuel Bruker, 1928, et  « La Bataille » de Claude Farrere, avec 27 bois originaux, aux Editions Artheme Fayard, Le Livre de Demain, Paris, Décembre 1925.

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Affiche « Le Brevet Spratt »

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Couverture pour « L’Assiette au Beurre », « Pensées d’un ventru », numéro 199, 1905

« Auguste Roubille, comme nombre de ses contemporains, fut à la fois caricaturiste, illustrateur et affichiste. Habitué des pages de l’Assiette au beurre, il pratiquait un graphisme épuré servi par de grands aplats colorés particulièrement adaptés à la chromolithographie. Ses compositions au caractère décoratif très affirmé étaient parfaitement adaptées à la presse illustrée. » (…) « Le dessin au trait de Charles Léandre rappelle quant à lui le Daumier des lithographies tardives et s’oppose à la simplification japonisante de nombre de ses contemporains. Comme Toulouse Lautrec et Cappiello, il a représenté Yvette Guilbert, mais sans outrer son rire en rictus, afin de mettre l’accent sur l’ensemble de la tête et pour conférer plus de présence à la chanteuse. »
Laurent Baridon et Martail Guédron dans « L’art et l’histoire de la caricature » chez Citadelles & Mazenod en octobre 2006

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Illustration pour l’Assiette au Beurre

« Quand après la guerre, je vivais fiévreusement mes refus chez les éditeurs et ma passion de l’humour, je découvris au grès des pages de l’Assiette au beurre, du Rire, de Fantasio, une quantité de dessinateurs qui me firent sourire, rêver, gamberger. Mais Roubille est l’un de ceux dont le style, la manière de dessiner, me frappèrent avec une évidence toute particulière. On ne pouvait le confondre avec personne.Il dessinait par larges aplats, violemment découpés, très déformants, visiblement marqué par les expressionnistes allemands qui faisaient la force du magazine satirique Simplicissimus. Il utilisait la couleur avec autant de force, jouant sur les contrastes violents, en marge de tout souci de reconstituer la réalité. Ce n’était probablement qu’un humoriste plutôt moins percutant que beaucoup d’autres, mais c’était sans nul doute un des très grands dessinateurs du début du siècle. »
Jacques Sternberg, « Dictionnaire des idées revues », Éditions Denoël, 1985.

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« L’enseignement de la liberté » par A. Roubille

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Nouveaux proverbes « Tant va la cruche à l’homme qu’à la fin elle se case » par Roubille

Vous pouvez consulter le site consacré à l’Assiette au Beurre pour d’autres informations: http://www.assietteaubeurre.org/